Le Tantra traditionnel est un vaste ensemble de philosophies et de pratiques spirituelles originaires de l’Inde ancienne (plus de 1500 ans). Son but ultime est l’éveil spirituel et la libération, souvent via des rituels complexes, l’étude de textes sacrés, et l’initiation par un maître. La sexualité y est présente, mais elle n’est qu’un aspect parmi d’autres de l’énergie universelle, et n’est pas nécessairement au cœur des pratiques.
Aux origines, le Tantra était une voie spirituelle visant la libération (moksha) et l’épanouissement (bhoga) à travers l’intégration de toutes les dimensions de l’existence, y compris le corps, l’énergie et la sexualité. Il s’agissait de transcender les dualités et de reconnaître le sacré dans le profane.
Le Néo-Tantra est une adaptation moderne du Tantra apparue en Occident à partir des années 1960-1970. Il met un accent beaucoup plus prononcé sur la sexualité comme voie de guérison, de développement personnel et de connexion. Il intègre souvent des éléments de psychologie et de thérapies corporelles occidentales, et est généralement plus accessible, sans nécessiter d’initiation formelle ou de connaissance approfondie des textes traditionnels. En bref, le néo-Tantra est une interprétation et une application contemporaines de certains principes tantriques, avec une focalisation accrue sur l’exploration de l’énergie sexuelle et relationnelle.
En intégrant explicitement la dimension sexuelle dans un cadre de développement personnel et spirituel, le Néo-Tantra a la volonté de transcender les tabous et de reconnaître le sacré dans toutes les expériences humaines, y compris celles souvent refoulées.
Sous l’ère d’Osho aux États-Unis, à Rajneeshpuram (1981-1985), le centre d’Osho a été un lieu majeur de diffusion et d’expérimentation du Tantra (ou plutôt du Néo-Tantra) en Occident bien avant cette période et pendant celle-ci.
L’approche d’Osho et le Tantra : Osho lui-même a toujours enseigné le Tantra comme une voie de transformation spirituelle intégrant toutes les dimensions de l’être, y compris la sexualité. Ses discours et ses livres sur le Tantra (comme « Du sexe à la supra-conscience » ou « Tantra : la suprême compréhension ») existaient et étaient étudiés par ses disciples bien avant son arrivée aux États-Unis. Il ne s’agissait pas de « stages de Tantra » au sens moderne que l’on pourrait imaginer aujourd’hui, mais d’une intégration de la sexualité et de la relation à l’autre dans le cadre des pratiques méditatives et de la vie communautaire. La « libération sexuelle » et l’expérimentation étaient des aspects clés de la vie à Rajneeshpuram, directement liées à sa vision du Tantra.
Margot Anand (et SkyDancing Tantra) est une figure très importante de la diffusion du Néo-Tantra en Occident, et elle a des liens directs avec Osho. Selon les informations disponibles, Margot Anand a étudié le Tantra à l’ashram d’Osho à Pune (en Inde) à la fin des années 1970. Osho lui-même l’aurait « chargée de la mission d’apporter le Tantra à l’Occident ». Elle a ensuite développé sa propre méthode, le « SkyDancing Tantra », qui a commencé à être enseignée dans les années fin 1980 et début 1990, notamment avec la publication de son livre « L’Art de l’Extase Sexuelle » en 1989.
Pendant la période d’Osho aux États-Unis (1981-1985), les principes et pratiques tantriques étaient au cœur de la philosophie et du mode de vie de la communauté de Rajneeshpuram, notamment à travers la liberté sexuelle, les relations décomplexées et certains ateliers thérapeutiques. Ce n’étaient pas des « stages de Tantra » tels que formalisés plus tard, mais une application quotidienne des enseignements d’Osho sur le corps, la sexualité et la méditation.
Les principaux préceptes portés par Osho, autour de la question de la sexualité, et qui furent le fondement des premiers « enseignements/stages » de Tantra, étaient :
- se libérer des attachements et des jalousies liés aux relations traditionnelles. Le plaisir et l’expérimentation étaient vus comme des voies d’accès à une conscience plus élevée.
- l’amour ne devait pas devenir une « prison » ou une « relation » basée sur les attentes et la domination. Il encourageait le détachement des liens émotionnels traditionnels, dans le but de se libérer de la jalousie et de la possessivité.
- au-delà des méditations dynamiques, des ateliers et des groupes de thérapie étaient proposés, qui pouvaient inclure des exercices d’intimité physique et d’expression corporelle intense, visant à briser les barrières psychologiques et émotionnelles liées à la sexualité.
